Une victoire à Frontignan, une victoire contre Toulouse, une victoire à Istres… et si la série de victoires souhaitée la semaine dernière par Andrea Guillaume venait de se lancer ? Samedi soir, le LH se déplace à Aix-en-Provence, défier un gros outsider du championnat. Notre arrière droit, Jure Dolenec, revient sur le début de saison et cette échéance à l’Aréna du pays d’Aix.

Tu connaissais déjà le championnat français grâce à tes années à Montpellier. Tu abordes maintenant ta deuxième saison au LH, dans un club où tu n’as pas forcément le même rôle que dans tes clubs précédents. Est-ce que tu établies justement des différences avec tes clubs passés ?

 

J.D : « C’est sûr, j’étais jeune encore quand je suis arrivé à Montpellier. C’était il y a presque dix ans. C’était un club déjà costaud en Europe. C’était bien sûr différent : j’avais une pression différente, des coéquipiers différents. Mais, quand je suis revenu en France, à Limoges, je suis tombé sur quelque chose de nouveau, un beau projet. Un club qui veut aussi aller très loin. Donc ce n’est pas la même pression mais aussi parce que mon rôle n’est pas identique. Il y a des choses en dehors du terrain à transmettre aux autres joueurs par exemple. Oui aujourd’hui je suis un joueur expérimenté, j’ai de nouvelles choses à faire ici en France. »

Tu parles d’ambitions, sens-tu une différence entre le LH de l’an dernier et celui de cette année ?

 

J.D :  « Il faut savoir que c’est toujours le même club. On peut dire que la saison dernière c’était difficile, c’était une saison où on a beaucoup souffert. Et c’était le cas pour tout le monde, je suis sûr que les salariés, le Président, la direction sportive, les joueurs l’ont difficilement vécue. Ce n’était pas ce qu’on avait imaginé. Mais il faut savoir que ce sont des choses qui arrivent dans tous les clubs, a fortiori avec les jeunes clubs qui se construisent encore. La saison dernière n’était que la deuxième en première division. C’est souvent comme ça aussi, la deuxième saison est la plus difficile. Mais on a réussi à se maintenir, même si on voulait beaucoup plus. Après on avait peu d’expérience commune en équipe, alors que cette saison, on veut et on peut faire beaucoup mieux. On a bien commencé mais ça ne fait que trois journées. Cette expérience commune est très importante. Il n’y a qu’à regarder Toulouse, qu’on a battu, mais qui fonctionne très très bien depuis le début de saison. C’est une équipe qui n’a pas changé grand-chose sur l’intersaison. C’est ce qui fait leur force ! Il faut des joueurs expérimentés avec des jeunes, qui gagnent et qui perdent ensemble. »

Tu finis la saison dernière, en championnat, avec 96 réalisations. Tu en es déjà à 15 en trois matches. As-tu changé ta façon d’aborder les rencontres, où est-ce que tu te sens de mieux en mieux à Limoges ?

J.D :  « C’est surtout que l’an dernier j’avais beaucoup de problèmes de genoux. Donc physiquement je n’étais pas capable de produire le même jeu que celui que je peux produire en ce moment. Je ne peux pas dire si le fait d’arriver dans un nouveau club et de changer de façon de travailler a joué sur mes blessures. Si je savais, j’aurais changé les choses. Mais c’était une année vraiment difficile. Pas qu’avec Limoges d’ailleurs. Avec l’équipe nationale, je suis allé aux Championnats d’Europe et je me suis arrêté dès le premier match. Mais c’est la vie d’un sportif de haut niveau. Je vais avoir bientôt 34 ans, je suis un joueur qui, avant, allait beaucoup au contact, donc c’est normal qu’il y ait des blessures. Ce sont des choses qui vont avec l’âge. Mais je me sens beaucoup mieux en ce moment. Avec Dragan (Gajic), on a travaillé en Croatie l’été, on a sacrifié un peu de nos vacances aussi et pour l’instant, ça donne des résultats. J’espère que ça va rester comme ça ! »

Justement ces résultats : deux victoires en trois journées, dont Toulouse que tu as mentionné, une équipe qui joue très bien. Vous sortez d’une victoire à Istres la semaine dernière. C’est extrêmement positif, d’autant que vous aviez également fait un bon match contre Saint-Raphaël en ouverture malgré la défaite. On sent un vrai groupe motivé sur le terrain. Comment la sens-tu cette saison ?

J.D :  « Pour le moment ça se passe très bien c’est sûr. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, un nouveau staff. Mais tout le monde travaille très bien. Les joueurs qui sont restés, moi y compris, on est très motivés à l’idée de faire mieux que la saison dernière. Pour l’instant ça va oui, mais il faut savoir que le caractère d’une équipe se construit quand ça ne va pas. Quand on gagne des matches, c’est sûr que c’est toujours plus facile. Bon j’espère que ça ne va jamais arriver, mais à mon avis il va y avoir des moments un peu plus difficiles, et c’est normal. Il faudra qu’on reste solidaires, croire dans notre système, dans notre jeu, rester persuadés qu’il pourra produire des résultats. Jusqu’à maintenant, on fonctionne comme ça. A Istres, on a su gérer tranquillement nos temps faibles et on a cru en nous. C’est ça qui est important et qui a probablement manqué la saison dernière. On avait perdu beaucoup de matches dans le money-time. J’espère qu’on va continuer comme ça, car notre tranquillité nous donne beaucoup d’espoir. »

De l’espoir, il y en a forcément pour ce week-end. Vos futurs adversaires, les Aixois, avaient perdu le premier match contre Chartres mais ont su rebondir rapidement contre Istres puis à Sélestat. Ils ont donc le même bilan comptable que vous. Tu t’attends à quoi de cette équipe, beaucoup de différences vis-à-vis de la saison passée ou au contraire, un même style de jeu ?


J.D :
 
« Il faut savoir que Aix est quand même une équipe qui, depuis deux ou trois années, s’attaque au Top 3 du championnat, et se rapproche parfois même des places qualificatives pour la Ligue des Champions. Donc c’est costaud. Mais après, je crois qu’on a montré jusqu’à maintenant qu’on est une équipe sérieuse. On a un vrai système, c’est très important dans ce genre de matches. Bien sûr on ne va pas y aller pour perdre, mais pour moi Aix reste favori. Je crois qu’il faut y aller, se battre jusqu’au bout. Si c’est suffisant, très bien. Sinon, on aura un autre match la semaine d’après. Franchement, on veut arriver le plus tôt possible à leur niveau sur une saison, mais on n’y est pas encore. On se construit encore. De toute façon c’est un match où il y a beaucoup plus de pression sur l’équipe d’Aix. A la fin, chaque victoire compte de manière identique. C’est deux points même si tu bats Paris. On va tout donner pour avoir deux points de plus samedi, mais comme je dis, ça va être difficile. »

On connaît ta complicité, ton amitié avec Dragan Gajic, Vous vous tirez la bourre pour savoir qui sera meilleur buteur entre vous cette saison ?

J.D :  « On a beaucoup joué ensemble dans notre carrière. A Montpellier, en équipe nationale, maintenant à Limoges, on s’entend très bien. Les familles aussi s’entendent bien, pas que nous, c’est très important. Moi je dis que c’est lui qui va finir le meilleur buteur. Parce que c’est son rôle tout simplement, celui d’un ailier finisseur. Un des meilleurs du monde pour moi, donc il va et il doit finir le meilleur buteur de l’équipe. Moi je dois apporter d’autres choses. Tant mieux si je marque beaucoup de buts et qu’on gagne des matches. Mais ce n’est pas la chose la plus importante dans mon jeu. »


M.Benoist-Fritsch

Aix - Limoges : J04 - Match à suivre sur beIN SPORTS 3

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